Il y a deux semaines, ma femme et moi sommes allés à Celtic Colours (Couleurs celtiques; site en anglais), un festival sur l’île où je suis né, Cap-Breton, Nouvelle-Écosse. Chaque automne, ces neuf jours célébrent la musique, la culture, et le patrimoine de l’île.
Quand j’ai décidé de lancer cette charrette, il y a quatre ans et demi, je me disais que j’écrirais plus souvent en français. En ce temps-là, je me suis allé souvent à Second Life, un monde virtuel où j’ai trouvé beaucoup des francophones.
Ces gens m’ont encouragé de parler en français, et grâce à eux, je suis devenu moins inquiète pour mes erreurs.
Je crois que tout le monde qui je connaissais a quitté Second Life. Et, avec mon déménagement du Maryland à la Colombie-Britannique, je n’ai pas travaillé trop dur à améliorer mon français.
Mais j’ai vécu dans cet appartement depuis huit mois; il me semble comme chez moi. Et l’autre jour, ma femme a dit que peut-être elle va apprendre français. Il se trouve que l’Alliance française donne des cours pour des débutants–deux rues d’ici.
Alors, je vais écrire ici plus souvent–et pas seulement des traductions des chansons.
Pas de besoin de traduire en français les paroles de Zachary Richard, qui a écrit sa propre traduction en anglais ici. J’ai mis ma traduction ici parce que j’ai l’envie de le faire, et parce que (encore une fois) je veux faire rouler plus souvent ma charrette.
J’aimerais d’assister à un spectacle comme celui-ci, si quelqu’un dans la foule allait me montrer comment danser comme ça.
Le Sheriff est venu
Pour nous avertir.
Il nous dit qu’un ouragan
Après s’en venir.
The sheriff came by
to warn us
He said there’s a hurricane
on its way
Je me fous pas mal
Quoi c’est la loi m’a dit.
Moi j’vas rester
Rester ici.
I don’t give a damn
what the law says
Me, I’m gonna stay
right here
Laisse le vent souffler.
Let the winds blow
J’en ai déjà vu,
Elle s’appelait Audrey (ouragan de 1957 [en anglais])
J’en ai déjà vu,
Elle s’appelait Camille (1969 [en français])
J’en ai déjà vu,
Elle s’appelait Hilda (1964 [en anglais])
J’en ai déjà vu,
Elle s’appelait Katrina (2005 [en français])
I’ve seen one before
it was called Audrey
I’ve seen one before
it was called Camille
I’ve seen one before
it was called Hilda
I’ve seen one before
called Katrina
Le dernier mai, je suis allé aux Victoria Highland Games, les Jeux des Highlands Victoria. C’est une célébration de la culture écossais, avec de la musique, de la danse, des concours, de la nourriture, et beaucoup de personnes à la peau pâle et les cheveux roux.
Par hazard, j’ai trouvé un stand avec des informations de Guth nan Eilean (La voix de l’île), la chorale gaélique de Victoria. Et quelques minutes plus tard, j’étais assis dans la tente où le chœur était sur le point de chanter.
J’ai écrit souvent, ici dans ma charrette, que je ne parle que quelques mots de gaélique. Mais elle était la langue de tous mes aïeux, et ceux qui de temps en temps visitent la charrette peuvent voir ici beaucoup des chansons en gaélique.
Alors — j’ai apprécié la performance tant que je m’ai demandé, pendant la semaine prochaine, si je dois rejoindre ce groupe.
Il me faut apprendre à chanter en harmonie, et je dois aussi apprendre les mots (et leur pronunciation) en gaélique. Tout de même, j’ai déjà eu beaucoup de plaisir.
Et je veux partager cette chanson, Suas Leis a’ Ghàidhlig— Vive le gaélique. Cette chanson célèbre la langue et encourage les gens à la chérir, comme tous les gens devraient chérir la langue qui a soutenu leur culture.
Dans la vidéo, une collection de chorales chante quelques versets, mais j’ai mis des autres versets ici dans ma charrette. (Les chorales ont participé à un Mod — un festival gaélique — à Paisley, en Écosse.)
Togaibh i, togaibh i, cànan ar dùthcha,
Togaibh a suas i gu h-inbhe ro-chliùitich;
Togaibh gu daingeann i ‘s bithibh rith’ bàidheil,
Hi ho rò, togaibh i, suas leis a’ Ghàidhlig!
Praise it, praise it, the language of our country
Give it honourable status
Promote it with spirit, and treat it with affection,
Hi horo, praise it, up with the Gaelic.
Glorifiez-la, glorifiez-la, la langue de notre pays
Donnez-elle le statut honorable
Promouvez-la avec esprit, et la traitez avec affection Hi horo, glorifiez, vive le gaélique
‘S i cànan na h-òige; ‘s i cànain na h-aois;
B’ i cànan ar sinnsir; b’ i cànan an gaoil;
Ged tha i nis aost’, tha i reachdmhor is treun;
Cha do chaill i a clì ‘s cha do strìochd i fo bheum.
It’s the language of youth, it’s the language of the aged,
it was the language of our ancestors, it was the language they loved
Although it is now old, it is robust and strong
It has not lost its power, and it has not surrendered to misfortune.
Elle est la langue des jeunes, elle est la langue des vieux
Elle était la langue de nos aïeux, elle était la langue qu’ils aimaient
Bien que maintenant elle est vieille, elle est robuste et forte
Elle n’a pas pardue son pouvoir, et elle n’a pas renoncé à malheur
Tha mòr-shruth na Beurla a’ bagradh gu cruaidh
Ar cànain ‘s ar dùthchas a shlugadh a suas;
Ach seasaibh gu dìleas ri cànain ur gaoil,
‘S chan fhaigh i am bàs gu ruig deireadh an t-saoghail.
The great stream of English threatens to overtake
our language and heritage
But stand fast to our beloved language
and the world will end e’re she would die
Le grand courant d’anglais menace de dépasser
Notre langue et notre patrimoine
Mais tenir ferme à notre langue bien-aimée
et le monde finira avant qu’elle allait mourir.
O togaibh ur guth às leth cànan nam beann,
Is cluinnteadh a fuaim air feadh mhonadh is ghleann;
Àrd-sheinnibh a cliù ann am bàrdachd ‘s an ceòl,
‘S na leigibh le coimhich a masladh rar beò.
Raise your voices for the language of the bens
And its sound will be heard throughout moorland and glen
Sing high its renown in poetry and music
Put the lie to the aspersion that Gaelic doesn’t live
Lever vos voix pour la langue des bens (beinn, colline de l’Écosse)
et son son sera entendu à travers les landes et les vallons
Chantez haut son renommé avec la poésie et la musique
Montrez combien est fausse l’affirmation selon laquelle gaélique ne vit pas
O togaibh a bratach gu h-àrd anns an tìr,
‘S biodh litrichean maireannach sgrìobht’ air gach cridh’,
Cha trèig sinn a’ Ghàidhlig, ‘s cha chaill i an deò;
Cànain mhùirneach ar dùthcha, cha trèig sinn rar beò.
Raise her banner over the land,
and living letters will be written on each heart
We won’t desert the Gaelic; we will never lose it,
the precious language of our heritage, as long as we live.
Élevez sa bannière au-dessus du pays
et des lettres vivantes seront écrit sur chaque coeur
Nous n’abandonnerons jamais le gaélique; nous ne la perdrons jamais,
la langue précieuse de notre patrimoine, aussi longtemps que nous vivons.
Vraiment? Six mois sans rien de nouveau dans la charrette?
Bon, alors–l’automne dernier, j’ai déménagé d’une banlieu de Washington DC à Victoria, en Colombie-Britannique. (Mes meubles ont été plus lents, parce qu’ils avaient apparrement l’envie de se rendre à Ottawa avant de venir à l’île de Vancouver.)
Pendant onze semaines, j’ai resté à un «bed and breakfast». Voici ma petite chambre à The Craigmyle House:
L’une des autres clients était de Nouveau-Brunswick. Elle m’a parlé de Brayons, gens francophones dans sa région de N-B. Vers la même époque, je suis venu par hazard à cette vidéo-ci.
Lisa LeBlanc, mon amie m’a dit, chante avec l’accent brayon.
Cette chanson–très difficile pour moi, avec tant d’argot et tant de mots inconnu–néanmoins me fait sourire. Il me semble, comme je dirais en anglais, que Lisa est elle-même: elle accepte qui elle est et écrit des chansons qui se sentent fidèle à elle.
Aujourd’hui, ma vie c’est d’la marde
À matin mon lit simple fait sur de me rappeler
que je dors dans un lit simple.
avec les springs qui m’enfoncent dans le dos
comme des connes.
j’ai pu l’gout qu’on me parle de conte de disney.
le prince charmant c’t’un cave
pis la princesse c’t’une grosse salope.
y’en aura pas de facile.
In the morning, my single bed makes sure to remind me
that I’m sleeping in a single bed
with springs that stab me in the back
like bastards
I feel like people are telling me a Disney story
Prince Charming is a shit
and the princess is a tramp
this ain’t going to be easy
peut-être que demain ca ira mieux
mais aujourd’hui ma vie c’est de la marde.
peut-être que demain ca ira mieux
mais aujourd’hui ma vie c’est de la marde.
Maybe things’ll be better tomorrow
but today, my life is the shits
Maybe things’ll be better tomorrow
but today, my life is the shits
j’avais les genoux mous pi toute
c’étais la plus belle affaire du monde.
on aurait pu être l’inspiration d’une toune de Céline Dion.
mais quand y’a vu l’autre fille
qui étais plus chics que moi.
il l’a ramené chez eux drette devant mes yeux.
ostie de gang de pas de classe.
I was weak at the knees
it was the greatest love story in the world
coulda inspired a song by Céline Dion
but when he saw another girl
cuter than me
he headed off home with her
right before my eyes
goddamned couple of losers
peut-être que demain ca ira mieux
mais aujourd’hui ma vie c’est de la marde.
peut-être que demain ca ira mieux
mais aujourd’hui ma vie c’est de la marde.
Maybe things’ll be better tomorrow
but today, my life is the shits
Maybe things’ll be better tomorrow
but today, my life is the shits
j’ferais attention à toi mon petit gars
parce que mes chums de filles veulent te casser les jambes
j’ferais attention à toi mon petit gars
parce que mes chums de filles veulent te casser les jambes
I’d watch out if I were you, little boy
because my girlfriends want to break your legs
I’d be careful if I were you, little boy
because my girlfriends want to break your legs
j’ai l’air d’une grosse robineuse assie toute seule au bar
en bitchant toute la soirée
à ceux qu’y’ont le malheur de m’écouter.
j’l’eu dit peut-être que demain ca ira mieux
mais aujourd’hui ma vie c’est de la marde.
I’m like an old drunk, sitting by myself in a bar
Bitching all night long
to the people unlucky enough to hear me
I told them maybe things’ll be better tomorrow
but today, my life is the shits
Zachary Richard encore? Oui, je suis toujours à l’écoute de ses albums, Cap Enragéet Le Fou. Sur ce dernier, il y a la chanson Clif’s Zydeco. «Clif» est Clifton Chenier, une personne imposante dans le monde du zydeco. Voici, Zachary parle de Clifton:
Vous pouvez entendre la chanson Clif’s Zydeco à 4:30 dans cette vidéo:
J’ai mis toutes les paroles et une traduction en anglais au-dessous. Mais voici le chœur:
Avec une dent en or
Et une Cadillac noire
Un suit en soie
Et des bagues sur les doits
Boozoo à l’arrière
Doopcie à l’avant
Beau-Jacques à côté
de Joe Mouton
Amédé en haut
Bois-Sec en bas
Et à côté, Queen Ida.
Les noms ici sont des musiciens de zydeco. J’ai trouvé une vidéo pour chacun:
La nuit passée,
Dans mon rêve,
J’ai vu Clifton Chenier
Vivant comme vieux Lazare.
Last night in my dreams I saw Clifton Chenier Alive just like old Lazarus
Il semblait si beau,
Comme un beau soleil,
Brillant dans le ciel
Au dessus de l’Egypte
He looked so good Like a wonderful sun Blazing in the sky Above Egypt
Avec une dent en or
Et une Cadillac noire
Un suit en soie
Et des bagues sur les doigts
Boozoo à l’arrière
Doopcie à l’avant
Beau-Jacques à côté
de Joe Mouton
Amédée en haut
Bois-Sec en bas
Et à côté, Queen Ida.
With a gold tooth And a black Cadillac a silk suit and rings on his fingers Boozoo in back Dopsie in front Beau-Jocque alongside Joe Mouton Amédé up there Bois-Sec down there And on the side, Queen Ida
Il dit Hé mon garçon,
Quoi c’est toi tu veux?
J’ai dit Monsieur Chenier
Je veux d’être pareille que toi.
He said, hey, son What you want? I said, M’sieur Chenier I wanna be just like you…
Je vous fait serment
Je le vois passer.
Tous les temps en temps
Tu ne peux pas le manquer.
I swear to you I see him going by Every now and then — You can’t miss him
Sur la Prairie Ronde
Près de l’Anse Belair
Dans un honkey tonk
Flottant dans les aires.
In Prairie Ronde over by L’Anse Belair or in a honky-tonk Floating through the air
J’écoute encore à Zachary Richard. Ceci est une des chansons que je souhaite auraient plus de paroles, parce que les images me semblent si vivant
Au paradis avec toi
A ce matin, c’était la tristesse
Qui m’a réveillé.
J’ai senti son toucher sur mon épaule.
J’ai ouvert mes yeux pour voir à travers mes larmes,
Ton oreiller était toujours froid.
It was sadness that woke me this morning– I felt it touch me on the shoulder I opened my eyes to see through my tears: Your pillow was still cold.
Mais la nuit passée,
Je fais serment que j’ai dansé
Au paradis avec toi.
But only last night I swear, I was dancing with you in Paradise.
Whiskey, whiskey, c’est mon seul ami,
A qui je peux raconter mes histoires.
Comme la nuit passée, je fais serment que j’ai dansé
Au paradis avec toi.
Whiskey, whiskey The only friend I can tell my troubles to Like last night, when I could swear I was dancing with you in Paradise.
Oulbies pas la promesse
Que tu m’avais donné,
De revenir chaque nuit avant que je m’endors.
Je t’attendrai auprès de ton oreiller,
Pour une autre chance de te revoir.
Don’t forget the promise You made me To return each night before I fall asleep I’ll be waiting, next to your pillow, For one more chance to see you again.
Comme la nuit passée,
Je fais serment que j’ai dansé
Au paradis avec toi.
Like just last night I swear, I was dancing with you in Paradise.
Whiskey, whiskey, c’est mon seul ami,
A qui je peux raconter mes histoires.
Comme la nuit passée, je fais serment que j’ai dansé
Au paradis avec toi.
Whiskey, whiskey The only friend I can tell my troubles to Like last night, when I could swear I was dancing with you in Paradise.
Une chanson écrit par Mary Chapin Carpenter. Pour moi, il évoque les petites villes, souvent laissées par la vie moderne. Elle a aussi des allusions à des aspects du Sud américain. Le Caroline du Nord et le Caroline du Sud sont quelque fois connus simplement comme « Carolina » même lorsque le orateur veut dire l’un d’eux en particulier.
(James Taylor chante ici du Caroline du Nord, mais sa chanson est « In My Mind I’m Going to Carolina / Dans mon ésprit, je vais au Caroline ».)
I AM A TOWN / JE SUIS UNE VILLE
I’m a town in Carolina,
I’m a detour on a ride
For a phone call and a soda,
I’m a blur from the driver’s side
I’m the last gas for an hour
If you’re going twenty-five
I am Texaco and tobacco,
I am dust you leave behind
Je suis une ville en Caroline
Je suis un détour sur un tour
Pour un appel téléphonique et un soda
Je suis un flou du côté du chauffeur
Je suis le dernier gaz pendant une heure
Si vous allez vingt-cinq
Je suis Texaco et le tabac
Je suis la poussière que vous laissez derrière vous
Le dernier gaz: le long des routes aux États-Unis, vous voyez souvent des affiches qui disent, « Dernier gaz pour 50 miles. » Ça signifie que, si vous pensez que vous n’avez pas beaucoup de gaz, acheter-le ici!
I am peaches in September,
and corn from a roadside stall
I’m the language of the natives,
I’m a cadence and a drawl
I’m the pines behind the graveyard,
and the cool beneath their shade,
where the boys have left their beer cans
I am weeds between the graves.
Je suis les pêches en Septembre
et le maïs d’un stand au bord de la route
Je suis la langue des indigènes
Je suis une cadence et une voix traînante
Je suis les pins derrière le cimetière
Et la fraîcheur sous leur ombre
Où les garçons ont laissé leurs canettes de bière
Je suis les mauvaises herbes entre les tombes
My porches sag and lean
with old black men and children
Their sleep is filled with dreams,
I never can fulfill them
I am a town.
Mes porches s’affaissent et se penchent
avec des vieillards noirs et des enfants
Leur sommeil est plein de rêves,
je ne peux jamais les accomplir
Je suis une ville
I am a church beside the highway
where the ditches never drain
I’m a Baptist like my daddy,
And Jesus knows my name
I am memory and stillness,
I am lonely in old age;
I am not your destination
I am clinging to my ways
I am a town.
Je suis une église à côté de l’autoroute
Où les fossés ne drainent jamais
Je suis un baptiste comme mon papa
Et Jésus sait mon nom
Je suis la mémoire et le calme
Je suis seul dans la vieillesse
Je ne suis pas votre destination
Je m’accroche à mes façons
Je suis une ville
I’m a town in Carolina,
I am billboards in the fields
I’m an old truck up on cinder blocks,
Missing all my wheels
I am Pabst Blue Ribbon, American,
« Southern Serves the South »
I am tucked behind the Jaycees sign,
On the rural route
I am a town
I am a town
I am a town
Southbound.
Je suis une ville en Caroline
Je suis des panneaux d’affichage dans les champs
Je suis un vieux camion monté sur des parpaings
Manquant tous mes roues
Je suis Pabst Blue Ribbon, American,
« Southern dessert le Sud »
Je suis caché derrière le sign Jaycees
Sur la route rurale
Je suis une ville
Je suis une ville
Je suis une ville
Vers le sud
Il y a quelques mois, un ami m’a dit sur Facebook qu’il a acheté une guitare pour sa fille. C’était une Larrivée, dont je n’ai jamais entendu. Depuis ce temps, j’ai appris que les guitares Larrivée ont une réputation excellente. Elles sont un peu cher, mais comme mon ami m’a dit, il est souvent plus facile de jouer d’un instrument, et d’améliorer, quand il est de bonne qualité.