Toutes les filles s’appelent Marie

De temps en temp, je pense à mes ancêtres, les gens qui se cachent dans mon arbre généalogique. Si vous ne remontez que quelques générations, les branches de l’arbre atteignent l’Écosse — et pas simplement l’Écosse, mais les Highlands.

Une partie de la piste Cabot, sur la côte ouest de l'île du Cap-Breton. Une partie de la piste Cabot, sur la côte ouest de l'île du Cap-Breton. Au premier plan, de grandes collines avec une petite route qui serpente autour de la base. En arrière-plan, un ciel partiellement nuageux sur les eaux du golfe du Saint-Laurent.
Une partie de la piste Cabot, sur la côte ouest de l’île du Cap-Breton.
Image « Du Piste Cabot » de Paul, sous licence CC BY 2.0.

Mes aïeux venaient tous des Highlands, le plupart d’entre eux vers 1810. Certains se sont d’abord installés à l’île-de-Prince-Édouard, mais ils se sont retrouvés avec les autres sur l’Île du Cap-Breton, la partie nord de la Nouvelle-Écosse.

Pour autant que je sache, tous ce gens parlaient gaélique, et la plupart ne parlaient guère l’anglais. Même mes grands-parents, tous nés au Canada, pouvaient parler gaélique. Je crous que pour mes grands-pères, le gaélique était leur première langue. Vous pourriez rechercher longtemps dans mon arbre généalogique sans trouver quelqu’un qui parlait français.

Le nom de famille de ma grand-mère maternelle était Rankin. C’est un anglicisme du nom gaélique MacFhraing, qui pourrait signifier fils du français. 

Est-cde qu’il y a longtemps un français parmi mes ancêtres? Je ne sais pas. Mais c’est absolument le cas de mes enfants, dont la mère (mon ex) a un arbre génealogique beaucoup plus varie.

Sa grand-mère maternelle, selon les récits familiaux, étaint une descendante d’une Fille du roi, une des près de 800 jeunes femmes recrutées pour émigrer en Nouvelle-France dans les années 1663 à 1673.

Pendant que je travaillais récemment sur mon arbre généalogique–ou que je faisais une sieste dessous), j’ai eu l’idée de chercher cette Fille, dont mon ancienne belle-soeur m’a donné le nom.

Je n’ai pas réussi de trouver cette fille… mais j’en ai trouvé dis-huit autres. Pas trop surprenant — c’est possible que plus que 3 millions de canadien(ne)s français(es) sont descendants d’une Fille de roi. Ou de plusieres d’entre elles.

Et grâce à ce que je suppose être les coutumes de l’époque, beaucoup de ces Filles de roi avaient Marie pour prénom, comme la famille avec Marie Marthe, Marie Madeleine, Marie Angelique, et Marie Thecle.

 

 

 

La porte de la forge grince – enfin!

Pour plusiers mois, j’ai négligé deux choses: le français et la charrette.

En partie, c’est parce que je n’ai pas fait le travail de traduire des chansons, que ce soit du français ver l’anglais, or l’inverse. Mais c’est vrai aussi que je n’ai pas pris l’habitude d’étudier et de pratiquer.

Récemment j’ai commencé à utiliser DuoLingo, un site de l’apprentissage des langues. Le site dit que mon niveau de compétence est 63%. Ça signifie quoi? Je ne sais pas, mais j’imagine « tu devrais faire mieux. »

DuoLingo offre de courtes leçons. Vous marquez des points en complétant chacun, avec lóbjectif de 50 points par jour.

Jusqu’ici, j’ai étudié avec DuoLingo pendant 25 jours d’affilée. Et, à la veille du Nouvel An, je sens que j’ai un bon départ pour améliorer mes compétences en français en 2018. Si en forgeant on devient forgeron, il me faut ouvrir la porte de la forge.

Et je dois faire rouler la charrette à nouveau.

 

Évangéline (English version)

version française de cette page

I’ve written elsewhere about the Great Upheaval of 1755, when the Council of Nova Scotia decided to deport the Acadians from what we now know as New Brunswick and Nova Scotia.

As many as 10,000 of them were forced onto ships that took them as far away as South Carolina and Georgia.

 Statue d'Evangéline - héroïne de la déportation acadienne - à Saint Martinville en Louisiane
Statue of Evangéline, the heroine of the Acadian deportation, in Saint Martinville, Louisiana (photo from Wikipedia Commons)

In 1847, 90 years later, the poet Henry Wadsworth Longfellow wrote Evangeline: a Tale of Acadia. 

This epic told the story of Évangéline Bellefontaine and her fiancé Gabriel Lajeunesse, who were torn apart by the deportation.

For years, Évangéline searched for Gabriel, all across America. Eventually, in Philadelphia, where she was working as a nurse, she found him — aged and unknown. He died in her arms.

In 1865, Phamphile Le May made what French Wikipedia calls « a free translation » of Longfellow’s poem. This became very popular among French-Canadians, especially the descendants of the Acadians. Le May’s version is quite different from Longfellow’s; Le May added his own ideas about « propagating on American soil the spiritual value of Catholic and French civilization. »

Be that as it may, this song, composed in 1971 by Michel Conte, was inspired by the poem, and by the role that its fictional heroine plays in the culture and the mythology of l’Acadie.

Les étoiles étaient dans le ciel
Toi dans les bras de Gabriel
Il faisait beau, c’était dimanche
Les cloches allaient bientôt sonner
Et tu allais te marier
Dans ta première robe blanche

The stars were in the sky
And you were in Gabriel’s arms
The weather was fine; it was Sunday
The church bells were soon going to ring out
And you were going to be married
In your first white dress

L’automne était bien commencé
Les troupeaux étaient tous rentrés
Et parties toutes les sarcelles
Et le soir au son du violon
Les filles et surtout les garçons
T’auraient dit que tu étais belle

Autumn had truly begun
The flocks had all returned home
And all the teal ducks had flown
And at evening, to the strains of the fiddle
The girls, and especially the boys,
Would have told you that you were beautiful.

Évangéline, Évangéline

Mais les Anglais sont arrivés
Dans l’église ils ont enfermé
Tous les hommes de ton village
Et les femmes ont dû passer
Avec les enfants qui pleuraient
Toute la nuit sur le rivage

But the English came
In the church, they shut in
All the men from the village
And the women had to wait
with their crying children
all night, on the river bank

Au matin ils ont embarqué
Gabriel sur un grand voilier
Sans un adieu, sans un sourire
Et toute seule sur le quai
Tu as essayé de prier
Mais tu n’avais plus rien à dire

In the morning, they took him away –
Gabriel – on a great sailing ship
without a goodbye, without a smile
And all alone on the dock
you tried to pray
but you had nothing more to say.

Évangéline, Évangéline

Alors pendant plus de vingt ans
Tu as recherché ton amant
À travers toute l’Amérique
Dans les plaines et les vallons
Chaque vent murmurait son nom
Comme la plus jolie musique

And so, for more than twenty years
you searched for your lover
across all of America
in the plains, in the valleys
each breeze whispered his name
like the sweetest music.

Même si ton coeœur était mort
Ton amour grandissait plus fort
Dans le souvenir et l’absence
Il était toutes tes pensées
Et chaque jour il fleurissait
Dans le grand jardin du silence

Even though your heart had died
your love grew stronger
in memory and in absence
he was your every thought
and every day, he bloomed
in the great garden of silence

Évangéline, Évangéline

Tu vécus dans le seul désir
De soulager et de guérir
Ceux qui souffraient plus que toi-même
Tu appris qu’au bout des chagrins
On trouve toujours un chemin
Qui mène à celui qui nous aime

You survived with a single desire
to care for and to heal
those who suffered more than you
you learned that at the end of sorrow
we always find a road
that leads to the one who loves us

Ainsi un dimanche matin
Tu entendis dans le lointain
Les carillons de ton village
Et soudain alors tu compris
Que tes épreuves étaient finies
Ainsi que le très long voyage

And so it was, one Sunday morning,
you heard in the distance
the bells of your home village
and you suddenly understood
that your trials were over
and so was this long, long journey

Évangéline, Évangéline

Devant toi était étendu
Sur un grabat un inconnu
Un vieillard mourant de faiblesse
Dans la lumière du matin
Son visage sembla soudain
Prendre les traits de sa jeunesse

Before you was laid out
on a cot, a nameless man,
an old man, dying from his frailty.
In the light of the morning
his face seemed suddenly
to take on the features of his youth

Gabriel mourut dans tes bras
Sur sa bouche tu déposas
Un baiser long comme ta vie
Il faut avoir beaucoup aimé
Pour pouvoir encore trouver
La force de dire merci

Gabriel died in your arms
on his lips, you placed
a kiss as long as your life
he must have been greatly loved
to have been able to find
the strength to say « thank you »

Évangéline, Évangéline

Il existe encore aujourd’hui
Des gens qui vivent dans ton pays
Et qui de ton nom se souviennent
Car l’océan parle de toi
Les vents du sud portent ta voix
De la forêt jusqu’à la plaine

Still today, there are
people living in your homeland
and who recall your name
because the ocean speaks of you
the winds from the south carry your voice
from the forest to the plain

Ton nom c’est plus que l’Acadie
Plus que l’espoir d’une patrie
Ton nom dépasse les frontières
Ton nom c’est le nom de tous ceux
Qui malgré qu’ils soient malheureux
Croient en l’amour et qui espèrent

Your name is more than l’Acadie
more than the hope of a homeland
you name goes beyond borders
your name is the name of all those
who, despite their misery,
believe in love, and who hope.

Évangéline, Évangéline

Évangéline (version française)

English version of this post

J’ai écrit ailleurs du Grand Dérangement de 1755, quand le Conseil de Nouvelle-Écosse a pris la décision de déporter les Acadiens de ce qu’est connu aujourd’hui comme Nouveau-Brunswick et Nouvelle-Écosse.

Peut-être 10 000 entre eux étaient forcés sur des navires à voile, qui les ont emmenés aussi loin que la Caroline de Sud et la Géorgie.

 Statue d'Evangéline - héroïne de la déportation acadienne - à Saint Martinville en Louisiane
Statue d’Evangéline – héroïne de la déportation acadienne – à Saint Martinville en Louisiane (photo de Wikipedia Commons)

En 1847, 90 ans plus tard, le poéte américain Henry Wadsworth Longfellow a écrit (en anglais) Evangeline: a Tale of Acadia (un conte de l’Acadie). 

Ce poéme epique racontait l’histoire de Évangéline Bellefontaine et son amour Gabriel Lajeunesse, qui étaient séparées par le Grand Dérangement.

Pendant des décennies, Évangéline cherchait Gabriel, à travers l’Amérique. Finalement, à Philadelphia, où elle travallait comme infermière, elle le trouve, vieux et inconnu; il meurt dans ses bras.

En 1865, Phamphile Le May a fait « une traduction libre » en français du poéme, qui est devenu très populaire parmi des canadiens français, surtout les descendants des acadiens. (La version de Le May, selon Wikipédia, est toute à fait différente de celle de Longfellow. Le May a ajouté ses propres idées pour « propager en terre d’Amérique les valeurs spirituelles de la civilisation catholique et française. »

Soit qu’il en soit, cette chanson, composé en 1971 par Michel Conte, était inspiré par le poéme et par le rôle que l’héroïne fictive a dans la culture et le mythe de l’Acadie.

Les étoiles étaient dans le ciel
Toi dans les bras de Gabriel
Il faisait beau, c’était dimanche
Les cloches allaient bientôt sonner
Et tu allais te marier
Dans ta première robe blanche

The stars were in the sky
And you were in Gabriel’s arms
The weather was fine; it was Sunday
The church bells were soon going to ring out
And you were going to be married
In your first white dress

L’automne était bien commencé
Les troupeaux étaient tous rentrés
Et parties toutes les sarcelles
Et le soir au son du violon
Les filles et surtout les garçons
T’auraient dit que tu étais belle

Autumn had truly begun
The flocks had all returned home
And all the teal ducks had flown
And at evening, to the strains of the fiddle
The girls, and especially the boys,
Would have told you that you were beautiful.

Évangéline, Évangéline

Mais les Anglais sont arrivés
Dans l’église ils ont enfermé
Tous les hommes de ton village
Et les femmes ont dû passer
Avec les enfants qui pleuraient
Toute la nuit sur le rivage

But the English came
In the church, they shut in
All the men from the village
And the women had to wait
with their crying children
all night, on the river bank

Au matin ils ont embarqué
Gabriel sur un grand voilier
Sans un adieu, sans un sourire
Et toute seule sur le quai
Tu as essayé de prier
Mais tu n’avais plus rien à dire

In the morning, they took him away –
Gabriel – on a great sailing ship
without a goodbye, without a smile
And all alone on the dock
you tried to pray
but you had nothing more to say.

Évangéline, Évangéline

Alors pendant plus de vingt ans
Tu as recherché ton amant
À travers toute l’Amérique
Dans les plaines et les vallons
Chaque vent murmurait son nom
Comme la plus jolie musique

And so, for more than twenty years
you searched for your lover
across all of America
in the plains, in the valleys
each breeze whispered his name
like the sweetest music.

Même si ton coeœur était mort
Ton amour grandissait plus fort
Dans le souvenir et l’absence
Il était toutes tes pensées
Et chaque jour il fleurissait
Dans le grand jardin du silence

Even though your heart had died
your love grew stronger
in memory and in absence
he was your every thought
and every day, he bloomed
in the great garden of silence

Évangéline, Évangéline

Tu vécus dans le seul désir
De soulager et de guérir
Ceux qui souffraient plus que toi-même
Tu appris qu’au bout des chagrins
On trouve toujours un chemin
Qui mène à celui qui nous aime

You survived with a single desire
to care for and to heal
those who suffered more than you
you learned that at the end of sorrow
we always find a road
that leads to the one who loves us

Ainsi un dimanche matin
Tu entendis dans le lointain
Les carillons de ton village
Et soudain alors tu compris
Que tes épreuves étaient finies
Ainsi que le très long voyage

And so it was, one Sunday morning,
you heard in the distance
the bells of your home village
and you suddenly understood
that your trails were over
and so was this long, long journey

Évangéline, Évangéline

Devant toi était étendu
Sur un grabat un inconnu
Un vieillard mourant de faiblesse
Dans la lumière du matin
Son visage sembla soudain
Prendre les traits de sa jeunesse

Before you was laid out
on a cot, a nameless man,
an old man, dying from his frailty
in the light of the morning
his face seemed suddenly
to take on the features of his youth

Gabriel mourut dans tes bras
Sur sa bouche tu déposas
Un baiser long comme ta vie
Il faut avoir beaucoup aimé
Pour pouvoir encore trouver
La force de dire merci

Gabriel died in your arms
on his lips, you placed
a kiss as long as your life
he must have been greatly loved
to have be able to find
the strength to say « thank you »

Évangéline, Évangéline

Il existe encore aujourd’hui
Des gens qui vivent dans ton pays
Et qui de ton nom se souviennent
Car l’océan parle de toi
Les vents du sud portent ta voix
De la forêt jusqu’à la plaine

Still today, there are
people living in your homeland
and who recall your name
because the ocean speaks of you
the winds from the south carry your voice
from the forest to the plain

Ton nom c’est plus que l’Acadie
Plus que l’espoir d’une patrie
Ton nom dépasse les frontières
Ton nom c’est le nom de tous ceux
Qui malgré qu’ils soient malheureux
Croient en l’amour et qui espèrent

Your name is more than l’Acadie
more than the hope of a homeland
you name goes beyond borders
your name is the name of all those
who, despite their misery,
believe in love, and who hope

Évangéline, Évangéline

Dégénération

Mes ancêtres sont tous venus de l’Écosse, des « Highlands and islands » (les terres-hauts et îles, dans l’ouest du pays). Selon une lettre écrit en gaélique par mon grand-père en 1957, son propre grand-père en 1824 a laissé deux frères aux Hébrides, et est allé au Canada avec un troisième frère.

Je crois que les immigrants de n’importe où ont vu des nombreuses jours durs. Mais ceux qui avaient de la chance ont gardé les choses qui comptaient, comme la famille et la culture.

Il est très facile de perdre un souvenir, une culture, une langue… comme le montre cette chanson du groupe québécois Mes Aïeux.

Ton arrière-arrière-grand-père, il a défriché la terre
Ton arrière-grand-père, il a labouré la terre
Et pis ton grand-père a rentabilisé la terre
Pis ton père, il l’a vendue pour devenir fonctionnaire

Your great-great-grandfather, he cleared the land
Your great-grandfather, he worked the land
And then your grandfather made money from the land
And then your father, he sold it so he could become a bureaucrat

Et pis toi, mon p’tit gars, tu sais plus c’que tu vas faire
Dans ton p’tit trois et demi bien trop cher, frette en hiver
Il te vient des envies de devenir propriétaire
Et tu rêves la nuit d’avoir ton petit lopin de terre

And as for you, buddy — you no longer know what you’re going to do
In your little one-bedroom, overpriced, cold in the winter
Sometimes you wish you could buy a place
And at night you dream of having your own little piece of land

Ton arrière-arrière-grand-mère, elle a eu quatorze enfants
Ton arrière-grand-mère en a eu quasiment autant
Et pis ta grand-mère en a eu trois, c’tait suffisant
Pis ta mère en voulait pas ; toi t’étais un accident

Your great-great-grandmother, she had fourteen children
Your great-grandmother had just about as many
And then your grandmother had three; that was plenty
And then your mother didn’t want any; you were an accident

Et pis toi, ma p’tite fille, tu changes de partenaire tout l’temps
Quand tu fais des conneries, tu t’en sauves en avortant
Mais y’a des matins, tu te réveilles en pleurant
Quand tu rêves la nuit d’une grande table entourée d’enfants

And as for you, sweetie, you take new partners all the time
And when you mess up, you save yourself with an abortion
But there are mornings you wake up in tears
After dreaming in the night of a big table surrounded by children

Ton arrière-arrière-grand-père a vécu la grosse misère
Ton arrière-grand-père, il ramassait les cennes noires
Et pis ton grand-père – miracle ! – est devenu millionnaire
Ton père en a hérité, il l’a tout mis dans ses RÉERs

Your great-great-grandfather lived through the Depression
your great-grandfather pinched every penny
And then your grandfather, amazingly, became a millionaire
Your father inherited that, and stuffed it all in his RRSP [IRA].

Et pis toi, p’tite jeunesse, tu dois ton cul au ministère
Pas moyen d’avoir un prêt dans une institution bancaire
Pour calmer tes envies de hold-uper la caissière
Tu lis des livres qui parlent de simplicité volontaire

So now you, youngster, you owe your ass to the government
No way of getting a loan from a bank
So to keep a lid on your fantasy of holding up a bank
You read books about living with simplicity.

Tes arrière-arrière-grands-parents, ils savaient comment fêter
Tes arrière-grands-parents, ça swingeait fort dans les veillées
Pis tes grands-parents ont connu l’époque yé-yé
Tes parents, c’tait les discos ; c’est là qu’ils se sont rencontrés

Your great-great-grandparents, they knew how to party
Your great-grandparents, they danced up a storm at night
And then your grandparents, they were there for Sixties pop
For your parents, it was disco — that’s where they met

Et pis toi, mon ami, qu’est-ce que tu fais de ta soirée ?
Éteins donc ta TV ; faut pas rester encabané
Heureusement que dans l’vie certaines choses refusent de changer
Enfile tes plus beaux habits car nous allons ce soir danser…

And now you, buddy, what do you do with your evenings?
Turn off the TV–you can’t just stay home.
Fortunately in life, some things refuse to change
Put your best clothes on, because tonight we’re going dancing.

At Willie’s Ranch (Au Ranch à Willie)

voir en francaisI heard Zachary Richard’s song Le ranch à Willy (Willie’s Ranch) some years ago. I thought the ranch was maybe a « whiskey bar » in Louisiana. But I found out that it was in fact a television program in Québec. As Richard himself has said,

My first TV appearance was in 1974 on the program «Le ranch à Willy» in Montréal. Willy Lamothe, the host, was and remains for me the greatest of country-western singers in Québec.

And that’s how I discovered the phenomenon of country music in Québec — and also Willie Lamothe, who practically created la musique western (as it’s known in French-speaking Canada).

This music still thrives, as you can see each September at the festival de Saint-Tite, or via a playlist I just found on YouTube: Franco-Country (89 songs!).

But I want to get back to Zachary Richard’s song. For me, it’s a fond homage to Willie Lamothe and his broadcast: a singer (perhaps not a very good singer) dreams of becoming a star.

Here it is, sung by Revanche.

La nuit avant que je m’endors
Je ferme mes yeux très très fort,
Et je vois la scène et tous les gens devant.
Derrière le rideau, j’entends tous les bravos,
Dès que je joue mon premier accord.

Last night, just before I fell asleep
I closed my eyes tight
And I could see the scene, with all the people out front
From behind the curtain, I could hear all the bravos
As soon as I play my first chord

Refrain:
Quand moi je vais chanter au Ranch à Willie,
Huit heures et demi le mercredi au soir.
Tout le monde sera mon ami
Avant neuf heures moins quart,
Ils ne riront plus quand moi je vais devenir star.

When I get to sing on Ranch à Willie
At 8:30, Tuesday evening
Everybody’s going to be my friend
Before a quarter to nine
They’re won’t laugh any more when I’m a star.

Dans un rêve la Sainte Vierge est venu me visiter,
Habillée en blanc, ma couleur préférée.
Avec ses beaux yeux bleus, pendant que je lui tenais chaud,
Elle confirmait ce que j’ai toujours su.

In a dream, the Blessed Virgin came to visit me
Dressed in white (my favorite color)
With her beautiful blue eyes, while I looked at them warmly,
She confirmed what I’ve always known

Refrain

La première des journaux le lendemain matin
Parlera de l’arrivée d’un grand chanteur.
Mais je ne vais pas me gonfler, ni oublier mes amis
Qui étaient là pour moi la première fois.

The first editions, the morning after,
Will talk about the arrival of a great singer
But I’m not gonna get a big head, or forget my friends
Who were there for me the first time.

Refrain

Ca fait laissez les se moquer
De ma coupe de cheveux et de mes habits,
Et de mon grand nez très bizarre.
Quand ils viendront pour acheter leurs billets,
L’affiche dira: “Complet, tant pis, trop tard.”

So let them make fun of me —
Of my haircut and my clothes
And my strange, big nose —
When they come to buy their tickets
The sign’s going to say, « Sold out, too bad, too late. »

Au Ranch à Willie (At Willie’s Ranch)

view in englishIl y a quelques années, j’ai entendu pour la première fois la chanson de Zachary Richard, Le ranch à Willy. J’ai cru que c’était peut-être un whiskey bar en Louisiane. Mais j’ai appris que «Le Ranch à Willy» était en fait un programme télevisé au Québec. Zachary Richard lui-même a dit:

Mon premier passage à la télévision était en 1974 à l’émission «Le ranch à Willy» à Montréal. L’animateur Willy Lamothe était et resera selon moi le plus grand des chanteurs country western du Québec.

Voilà je decouvrais le phénomène de la musique country western de Québec et aussi Willie Lamothe, qui a pratiquement créé la musique western (comme elle est connue au Canada francophone).

Cette musique western existe encore, comme vous pouvez voir chaque septembre au festival de Saint-Tite, ou avec un playlist je viens de trouver sur YouTube: Franco-Country (89 chansons!).

Mais je veux retourner à la chanson de Zachary Richard. Pour moi, c’est un hommage affectueux à Willie et sa émission. Un chanteur (peut-être pas un bon chanteur) rêve de devenir une star.

La voici, chanté par Revanche.

La nuit avant que je m’endors
Je ferme mes yeux très très fort,
Et je vois la scène et tous les gens devant.
Derrière le rideau, j’entends tous les bravos,
Dès que je joue mon premier accord.

Last night, just before I fell asleep
I closed my eyes tight
And I could see the scene, with all the people out front
From behind the curtain, I could hear all the bravos
As soon as I play my first chord

Refrain:
Quand moi je vais chanter au Ranch à Willie,
Huit heures et demi le mercredi au soir.
Tout le monde sera mon ami
Avant neuf heures moins quart,
Ils ne riront plus quand moi je vais devenir star.

When I get to sing on Ranch à Willie
At 8:30, Tuesday evening
Everybody’s going to be my friend
Before a quarter to nine
They’re won’t laugh any more when I’m a star.

Dans un rêve la Sainte Vierge est venu me visiter,
Habillée en blanc, ma couleur préférée.
Avec ses beaux yeux bleus, pendant que je lui tenais chaud,
Elle confirmait ce que j’ai toujours su.

In a dream, the Blessed Virgin came to visit me
Dressed in white (my favorite color)
With her beautiful blue eyes, while I looked at them warmly,
She confirmed what I’ve always known

Refrain

La première des journaux le lendemain matin
Parlera de l’arrivée d’un grand chanteur.
Mais je ne vais pas me gonfler, ni oublier mes amis
Qui étaient là pour moi la première fois.

The first editions, the morning after,
Will talk about the arrival of a great singer
But I’m not gonna get a big head, or forget my friends
Who were there for me the first time.

Refrain

Ca fait laissez les se moquer
De ma coupe de cheveux et de mes habits,
Et de mon grand nez très bizarre.
Quand ils viendront pour acheter leurs billets,
L’affiche dira: “Complet, tant pis, trop tard.”

So let them make fun of me —
Of my haircut and my clothes
And my strange, big nose —
When they come to buy their tickets
The sign’s going to say, « Sold out, too bad, too late. »

Francine Christophe

Quelque chose de nouveau dans ma charrette:

Hier, sur Facebook, j’ai vu cette vidéo émouvante. Pour mes amis qui ne parlent pas français, j’ai fait ma propre traduction en anglais.

Aujourd’hui, mon amie Patti m’a demandé si je pouvais mettre cette traduction en ligne afin qu’elle puisse la partager.

Something new here in my cart:

Yesterday on Facebook, I saw this moving video. For my friends who don’t speak French, I made my own English translation.

Today, my friend Patti asked if I could put this translation on line so she could share it.

Et voilà.

I am Francine Christophe. I was born on August 18, 1933–the year that Hitler came to power.

Here. This is my star. I wore it on my chest. understand, like all the Jews. It’s big, isn’t it? Especially on the chest of a child, because I was 8 years old then.

Something extraordinary happened at my camp, Bergen-Belsen. I remember that we were children of prisoners of war, and so we had privileges. We had the right to bring with us from France a little bag with two or three little things — one woman (had) a bit of chocolate, one a bit of sugar or a handful of rice.

My mother brought two little pieces of chocolate. She said to me, we’ll keep this for the day when I see you completely down, ruined. I’ll give you this chocolate, and it will help you to get up again.

Now, there was with us a young deportee who was pregnant. You coudn’t tell, she was so thin. Even so, the day arrived. She left for (the infirmary?) with my mother, who was the leader of our barracks.

Before leaving, my mother said to me, You remember that I’m keeping a bit of chocolate?
« Yes, Mama. »
How do you feel?
« Fine, Mama. It’ll be fine. »
All right. If you let me, then I will bring this piece of chocolate to our friend Hélène — because, a delivery here — she could maybe die. And if I give her the chocolate, perhaps it will help her.
« Yes, Mama. You take it. »
Hélène gave birth – she had a baby, a tiny little sickly thing. She ate the chocolate. She didn’t die; she returned to the barracks.

The baby never cried. Never! Not even fussed.

Six months later, we were liberated. We got rid of our rags.

The baby cried. THAT was its birth.

We brought her back to France, a wee thing of six months, tiny.

Some years later, my daughter said to me, « Mama, if you had had psychologists or psychiatrists when you returned, it would have been much better for you. » I said, certainly, but there weren’t any. Nobody would have thought about it if there had been any.

But you’ve given me a good idea. We are going to have a conference about this. So I organized a conference on the theme: if there had been psychologists in 1945, when we returned from the camps, what would have happened?

Many people came. Old people, survivors, the curious, and of course plenty of psychologists, psychiatrists, psychotherapists… Very interesting.

Everyone had his own ideas. It went very well.

And then there was a woman who came and who said, « I live in Marseille. I am a psychiatric doctor. And before saying what I have to say, I have something to give to Francine Christophe. »

She meant, to me.

She reached into her pocket. She took out a piece of chocolate. She gave it to me, and she said:

« I am the baby. »

(Je veux remercier Stephane Root Lo, qui a partagé la vidéo sur sa page Facebook.)
(I want to thank Stephane Root Lo, who shared the video on his Facebook page.)

Sur la route de karaoké

J’ai honte de combien de temps est passé depuis que j’ai visité ma Charrette, beaucoup moins avoir écrit quelque chose ici.

Mais je n’ai pas négligé complètement la langue française. En septembre dernier, ma femme a commencé à l’étudier pour la première fois. C’est assez difficile, étudier une nouveau langue à n’importe quel âge, pour ne rien dire comment c’est plus difficile comme un adulte.

Elle travaille dur, et j’essaie de l’encourager. En plus, je crois que les chasons peuvent aider l’apprentissage.

Alors, j’ai eu l’idée de faire une sorte de karaoké bilingue. Avec PowerPoint, j’ai crée des diapositives aves les paroles d’une chanson à la fois en français et en anglais, comme ceci:

migrateur 1

migrateur 2C es exemples montrent quelque paroles de La chanson des migrateursde Zachary Richard. (Il parle de cette chanson ici.)

Puis j’ai ajouté la chanson elle-même, et j’ai fait une diaporama. Maintenant, ma femme peut regarder les paroles, soit en anglais ou en français, en écoutant la chanson.

Je voudrais montrer ce que j’ai fait, mais je n’ai pas réussi à télécharger le «karaoké.» Tant pis, parce que j’en ai fait deux et il y a aussi deux autres dont je n’ai pas fini.

Pendant ce temps, je vais mettre ces chansons ici dans ma charrette. Et (encore une fois) je veux écrire plus ici.

Charles Trenet – La Mer

Ma femme vient de finer son premier cours de la langue française. Elle a travaillé fort, et à mon avis a beaucoup appris. J’espère de la pratiquer plus moi-même. Pendant le nouveau an, je veux ajouter beaucoup des choses à ma charrette, comme cette chanson-ci.

En anglais, nous reconnaissons cette mélodie sous le titre « Beyond the Sea (Delà de la mer) » mais les paroles ne sont pas proche à ce que Charles Trenet chante ici.

La mer qu’on voit danser
Le long des golfes clairs
A des reflets d’argent
La mer des reflets changeants
Sous la pluie

The sea, that we see dancing
along the clear gulfs
has highlights of silver
the sea of shimmering reflections
under the rain

La mer au ciel d’été
Confond ses blancs moutons
Avec les anges si purs
La mer bergère d’azur
Infinie

The sea, under the summer sky,
confuses his white sheep [the waves, the foam]
with the angels so pure
the sea, the shepherdess
of the infinite blue

Voyez près des étangs
Ces grands roseaux mouillés
Voyez ces oiseaux blancs
Et ces maisons rouillées

Look, near the ponds
Those huge, wet reeds
Look at those white birds
and their rust-colored homes

La mer les a bercés
Le long des golfes clairs
Et d’une chanson d’amour
La mer a bercé mon coeur
Pour la vie

The sea has embraced them
along the clear gulfs
and with a song of love
the sea has embraced my heart
for life

Et voici, peut-être la version la plus connue en anglais, avec Bobby Darin.

Somewhere beyond the sea
Somewhere waiting for me
My lover stands on golden sands
And watches the ships that go sailing

Quelque part, au-delà de la mer
Quelque part, m’attendant,
Mon amour se tient sur le sable doré
Et regarde les navires qui vont voile

Somewhere beyond the sea
She’s there watching for me
If I could fly like birds on high
Then straight to her arms
I’d go sailing

Quelque part, au-delà de la mer
Elle est là, elle guette pour moi
Si je pouvais voler comme des oiseaux au-dessus
Puis, tout droit dans ses bras
J’irais voile

It’s far beyond the stars
It’s near beyond the moon
I know beyond a doubt
My heart will lead me there soon

C’est bien au-delà les étoiles
C’est proche au-delà la lune
Je sais hors de tout doute
Mon cœur m’y conduira bientôt

We’ll meet beyond the shore
We’ll kiss just as before
Happy we’ll be beyond the sea
And never again I’ll go sailing

Nous nous rencontrerons au-delà de la rive
Nous embrasserons tout comme avant
Heureux, nous serons, au-delà de la mer
Et jamais j’irai voile

I know beyond a doubt
My heart will lead me there soon
We’ll meet (I know we’ll meet) beyond the shore
We’ll kiss just as before
Happy we’ll be beyond the sea
And never again I’ll go sailing

Je sais hors de tout doute
Mon cœur m’y conduira bientôt
Nous nous rencontrerons – je sais nous nous rencontrerons – au-delà de la rive
Nous embrasserons tout comme avant
Heureux, nous serons, au-delà de la mer
Et jamais j’irai voile

No more sailing
So long sailing
Bye, bye sailing…

Pas plus la voile
Au revoir la voile
Adieu la voile…