Les fauteurs des troubles

Récemment, je vois que j’ai un nouveau dictionnaire: Google Translate.

Bien que mes amis francophones sont très encourgeants de mon français, je sais que je fais beaucoup d’erreurs. (Comme ici: je ne suis jamais certain si je dois écrire « beaucoup d’erreurs » ou « beaucoup des erreurs. »)  En fait, ils sont gentils. Aussi, le plupart de temps, ils voient ce que j’ai écrit (tapé) parce qu’il me lisent sur Twitter, Facebook, ou dans un couriel.

Je crois que, avec une autre langue, il est plus facile à lire que d’écrire, et plus facile à écouter que de parler.  Et si je parle en ligne en texte (« chat »), j’ai plus de temps pour réfléchir… ou pour chercher dans mon dictionnaire.

Avec Google Translate, je n’oeuvre pas si souvent mon dictionnaire de poche fidèle.  Au lieu de cela, je tape quelques mots:

C’était avec ça que j’ai confirmé que « plupart » est féminin et pas masculin.  (Avec Google Translate, les choses vont mieux si vous tapez une expression et non pas simplement un seul mot. Plus de contexte.)

Aussi, parce que j’ai un certain niveau de compétence, je peux voir si le français de Google Translate est mieux que le mien… ou non.  Mais pas toujours.

Une chose que j’aime: si j’écris une phrase avec quelques mots dont je ne suis pas certain, je ne dois pas les chercher un à la fois (dans le dictionnaire de poche, ou dans le grand Harper-Collins Français-Anglais, ou dans mon Dictionnaire du français d’aujourd’hui).

Quand je parle directement à quelqu’un, bien sûr, je ne peux pas faire cela. Hélas, je n’ai pas souvent l’occasion de parler français, et donc quand je le fait, je suis parfois hésitant.

Lorsque j’ai commençer à écrire j’ai eu l’idée d’écrire des mots français  qui me confondent (les fauteurs des troubles dans le titre). Je pensais des mons communs comme plutôt, parfois, surtout– des mots très ordinaires aves lesquels je ne suis pas fluent.  Mais ma charrette a vagabondé sur la route (encore une fois).

Ne commencez jamais un livre avec le temps

Je viens de lire encore les 10 regles dont l’écrivain Elmore Leonard a parlé.  Leonard est reconnu pour ses romains policiers. En fait, ils ne sont pas vraiment policiers–pas comme les œuvres de Georges Simenon, par exemple.  Ce sont des romans de crime, avec l’humour noir:

Lenny est sorti de la voiture avec une arme assez grand pour tuer Jésus.

Bien! Après avoir commencé ce billet, j’ai découvert qu’il existe un écrivain français, Laurent Chalumeau, qui dit qu’il a été volé des choses Léonard pendant des années.  J’ai appris (sur le site de Leonard [en anglais]) que Chalumean il envisageait de faire un film documentaire sur l’écrivain américain.

J’ai cherché ce film, mais sans succès.  Mais c’est clair que beaucoup des français connaissent bien les romans de Elmore Leonard.

Peut-être pas ses regles ironiques (que vous pouvez lire en anglais ici):

1. Ne jamais commencer un livre avec les temps.

Le lecteur (Leonard dit) est susceptible de se promener ailleurs, à moins que le personnage principal réagit à la météo.

2. Évitez des prologues.

Leonard croit que des prologues ne sont pas intéressants.  Particulièrement après une introduction qui vient après un avant-propos.  Il dit aussi que, en la fiction, on peut mettre ce que serait le prologue directement dans l’histoire.

3. Ne jamais utiliser un verbe à l’exception de « a dit » pour le dialogue.

Selon Leonard, le dialogue appartient au caractère. Laissez-le parler. Autrement, en employant des verbes d’autres, l’écrivain met son nez dans l’histoire, où il n’est pas un caractère.

4. Ne jamais utilitiser un adverbe de modifier « a dit.« 

Pour ce faire est un péché mortel.  L’écrivain se jette dans l’histoire. Il interrompt le rhythme de la conversation entre ses caractères.

5. Gardez vos points d’exclamation sous contrôle.

Vous ne pouvez pas en utiliser plus que deux ou trois pour cent mille mots.

6. Ne jamais utiliser les mots « tout à coup » ou « l’enfer s’est déchaîné. »

« J’ai remarqué, » Leonard dit, « que des écrivains qui utilise ‘tout à coup’ tendent à exercer moins de contrôle aves ses points d’exclamation. »

7. Utilisez avec parcimonie un dialecte régionale, un patois.

Une fois que vous commencez à épeler des mots en dialecte, vous aurez beaucoup de difficulté d’arrêt.

8. Ëvitez des descriptions détaillées des personnages.

Le lecteur les connaÎtra par ses actions, ses mots.

9. Ne décrivez pas des lieux ou des choses dans les moindres détails.

Le but, c’est de laisser l’histoire se dérouler.

En enfin..

10. Essayez de laisser de côté les choses que les lecteurs ont tendance à sauter.

« …Donc votre est France
et vous êtes mienne… »

Après la bataille d’Azincourt, Henri V d’Angleterre a gagné comme sa femme Catherine, princesse de la France.  Mais selon Shakespeare, il voulait gagné son coeur, aussi.

Henri était soldat, sans ambages–et presque sans français.  En cette scène-ci, il essaie faire la cour à Catherine. Comme j’ai dit dan mon billet précédent, Shakespeare a écrit en français les mots de Catherine et sa servante.  (Il leur donnait le mauvais anglais, aussi, que j’ai essayé mettre en français mauvais.)

J’aime beaucoup cette scène, qui montre à la fois l’humour, l’aperçu, et la tendresse de l’écrivain.

La traduction en français que j’ai essayé ici est située en retrait et en italique.

HENRI: Fair Katharine, and most fair, will you vouchsafe to teach a soldier terms such as will enter at a lady’s ear and plead his love-suit to her gentle heart?

Belle Catherine, et la plus belle Est-ce que vous enseignerez un soldat des mots qui entront à l’oreille d’une femme et supplieront son amour à son coeur doux?

CATHERINE: Your majesty shall mock at me; I cannot speak your England.

Votre majesté vous moquerez de moi; je ne peux pas parler votre Angleterre.

H: O fair Katharine, if you will love me soundly with your French heart, I will be glad to hear you confess it brokenly with your English tongue. Do you like me, Kate?

O, belle Catherine, si vous m’aimerez profondement avec votre coeur français, je serai heureux de t’entendre l’avouer brisé avec votre langue anglaise. Est-ce que vous m’aimez bien, Kate?

C: Pardonnez-moi, I cannot tell vat is ‘like me.’

Pardonnez moi, je ne peux pas dire quel est « like me. » (aimez bien)

H: An angel is like you, Kate, and you are like an angel.

Un ange est comme toi, Kate, et tu es comme ange.
(En anglais, jeu des mots: like you peut dire « t’aimez bien » ou « sembable à toi »)

C: Que dit-il? que je suis semblable a les anges?

ALICE: Oui, vraiment, sauf votre grace, ainsi dit-il.

C: O bon Dieu! les langues des hommes sont pleines de tromperies.

H (il demande à Alice): What says she, fair one? that the tongues of men are full of deceits?

Qu’est-ce qu’elle dit, ma belle?  Que les langues des hommes sont pleine de tromperies?

A: Oui, dat de tongues of de mans is be full of deceits: dat is de princess.

Ouai, qua le langues du hommes est être plein de la tromperies: ça sont le princesse.
(L’anglais qu’Alice parle n’est pas le meilleur…)

H: I’ faith, Kate, my wooing is fit for thy understanding:
I know no ways to mince it in love, but directly to say ‘I love you:’
then if you urge me farther than to say ‘do you in faith?’ I wear out my suit.
Give me your answer; i’ faith, do: and so clap hands and a bargain: how say you, lady?

Vraiment, Kate, vous pouvez comprendre quand je fais la cour à vous. Je ne sais pas comment donnes des allusions de l’amour que vous dire directement, « Je vous aime. » Donc, si vous m’encouragez d’aller plus que dire, « C’est vrai? » Je n’ai rien à dire. Donnez-moi votre réponse, je vous prie; alors, serrez la main à moi, et accord!  Que dites-vous?

C: Sauf votre honneur, me understand vell.

Sauf votre honneur, moi comprend bien.

H: Marry, if you would put me to verses or to dance for your sake, Kate, why you undid me.
If I could win a lady at leap-frog, or by vaulting into my saddle with my armour on my back,
I should quickly leap into a wife. I could lay on like a butcher and sit like a jack-an-apes, never off.

Vraiment, si vous exigez que j’écris des vers ou danse pour vous, Kate, Vous me feriez perdu. Si je pouvais gagner une femme avec des saute-moutons ou en sautant en selle avec l’armure sur mon dos, je sauterais vitement dans une femme. Je pouvais travailler pour elle comme un boucher et m’asseoir en selle comme un singe grand, jamais hors (de la selle)

But, before God, Kate, I cannot look greenly nor gasp out my eloquence, nor I have no cunning in protestation.

Mais je jure à Dieu, Kate, je ne peux pas sembler naif, et je ne suis pas habile à faire des protestations belles.

If thou canst love a fellow of this temper, Kate, that never looks in his glass for love of any thing he sees there, let thine eye be thy cook.

Si vouz pouvez aimer quelqu’un comme ça, Kate, qui ne regarde jamais dans le miroir pour l’amour de ce que il y voit, laissez votre oeil être votre cuisinier.

I speak to thee plain soldier: If thou canst love me for this, take me:
if not, to say to thee that I shall die, is true; but for thy love, by the Lord, no;
yet I love thee too. If thou would have such a one, take me;
and take me, take a soldier; take a soldier, take a king.
And what sayest thou then to my love? speak, my fair, and fairly, I pray thee.

Je vous parle comme soldat simple.  Si vous m’aimeriez comme ceci, prenez-moi.
Sinon, à dire que je mourrai, c’est vrai–mais pour votre amour, vraiment, non.
Pourtant je vous aime aussi.  Si vous prendriez un comme ça, prennez-moi.
Et prennez-moi, prennez un soldat.  Prennez un soldat, prennez un roi.
Donc, que dites-vous, mon amour?  Dites-moi, belle, et honnêtement, je vous prie.

C: Is it possible dat I sould love de enemy of France?

Est-il possible quai je doais aimer lu ennemi de la France?

H: No; it is not possible you should love the enemy of France, Kate:
but, in loving me, you should love the friend of France;
for I love France so well that I will not part with a village of it;
I will have it all mine:
and, Kate, when France is mine and I am yours,
then yours is France and you are mine.

Non, ce n’est pas possible que vous devez aimer l’ennemi de la France, Kate.  Mais, en m’aimant, vous aimeriez l’ami de la France. Car j’aime la France si bien que je ne me déferai pas d’une village d’elle.  Je l’aurai toute.  Et, Kate, quand la France est la mienne, et je suis le votre, puis la France est la votre et vous êtes la mienne.

C: I cannot tell vat is dat.

Je ne peux pas comprendre quai ça eust.

H: No, Kate? I will tell thee in French; which I am sure will hang upon my tongue like a new-married wife about her husband’s neck, hardly to be shook off.

Non, Kate?  Je vous le dirai en français, que je suis sûr suspendra de ma langue comme une femme nouvellement mariée autour le cou de son mari, à peine d’être secouée.

Je quand sur le possession de France, et quand vous avez le possession de moi,
–let me see, what then?   (Laissez-moi voir–donc, quoi?)
donc votre est France et vous etes mienne.

It is as easy for me, Kate, to conquer the kingdom as to speak so much more French:
I shall never move thee in French, unless it be to laugh at me.

C’est aussi facile à conquérir le royaume que parler français en plus.
Je ne vous émouverrai jamais en français sauf pour rire de moi.

C: Sauf votre honneur, le François que vous parlez, il est meilleur que l’Anglois lequel je parle.

H: No, faith, is’t not, Kate. But tell me, Kate, dost thou understand thus much English,
canst thou love me?

Non, vraiment, il n’est pas.
Mais dites-moi, Kate–comprennez vous assez d’anglais:
Pouvez-vous m’aimez?

C: I cannot tell.

Je ne peux pas dire.

H:  Can any of your neighbours tell, Kate? I’ll ask them.

Y a-t-il quelques parmi votre voisins qui le peuvent dire?  Je demanderai à eux!

By mine honour, in true English, I love thee, Kate: by which honour I dare not swear thou lovest me; yet my blood begins to flatter me that thou dost, notwithstanding the poor and untempering effect of my visage.

Sur mon honneur, en bon anglais, je vous aime, Kate.  Je n’ose pas sur cet honneur jurer que vous m’aimez… mais mon sang commence me suggester que vous le faites, même que l’effet pauvre et mauvais de ma physionomie.

Now, beshrew my father’s ambition! he was thinking of civil wars when he got me: therefore was I created with a stubborn outside, with an aspect of iron, that, when I come to woo ladies, I fright them.

Confondez l’ambition de mon père!  Il pensait aux guerres civiles quand il m’a engendré.  Donc j’étais créé avec un extérieur de fer. Alors, quand je viens fair la cour aux belles dames, je les effraie.

But, in faith, Kate, the elder I wax, the better I shall appear:
my comfort is, that old age, that ill layer up of beauty,
can do no more spoil upon my face:
thou hast me, if thou hast me, at the worst;
and thou shalt wear me, if thou wear me, better and better:
and therefore tell me, most fair Katharine, will you have me?

Mais, vraiment, Kate, le plus vieux je deviens, le plus beau j’apparaîtrai.  C’est ma consolation que la vieillesse, qui ne garde pas bien la beauté, ne peut pas rien plus mal sur mon visage.

Vous m’aurez, si vous m’aurez, àu pire.  Et vous m’arborerez, si vous m’arborerez, mieux et mieux.
(Jeux de mots ici: wear me peut veut dire me porter, me arborer, ou me ronger.)

Donc, dites-moi, plus belle Catherine, est-ce que vous m’aurez?

Come, your answer in broken music;
for thy voice is music and thy English broken;
therefore, queen of all, Katharine, ; wilt thou have me?

Venez, votre réponse en mauvais musique,
car votre voix est musique et votre anglais est mauvais.
Alors, reine de tout, Catherine, est-ce que vous m’aurez?

C: Dat is as it sall please de roi mon pere.

Ces est comme il est plaîra lu roi mon père.

H: Nay, it will please him well, Kate it shall please
him, Kate.

Non, il lui plaîra bien, Kate, il lui plaîra, Kate.

C: Den it sall also content me.

Dunc il aussi est me sera contente.

H: Upon that I kiss your hand, and I call you my queen.

Avec ça, je donne un baiser à votre main et je vous appelle ma reine.

Shakespeare, dramaturge (en) français

Être ou ne pas être?Personne sait vraiment qui a écrit les pièces de William Shakepeare.  Nous n’avons pas un seul mot de ses pièces dans son propre écriture.

En partie, c’est parce que la première compilation de ses œuvres (et la plus renomée) était le Premier Folio (anglais: First Folio), fait par ses collègues en 1623, sept ans après la mort de l’auteur.

On croit qu’il y avait peut-être 1,000 copies du Premier Folio.  Aujourd’hui peut-être 228 existent encore.  Le British Library, bibliothèque du Royaume-Uni, en a 5.  À Washington, DC, pas loin du Capitole des États-Unis, la Folger Shakespeare Library (bibliothèque; site en anglais) en a 79.

Shakespeare était rusé, sage, et enjoué.  Même dans les pièces les plus serieuses, il jouait avec des mots et avec des idées.

Henri V raconte l’histoire du roi d’Angleterre qui était vainqueur à la bataille d’Azincourt (en anglais, Agincourt).  Les gens à l’epoque de Shakepeare (175 ans plus tard) ont vu Henri comme un de ses rois mieux.

Probablement, ils savaient aussi que Henri ne pouvait pas parler français.  Il a vécu 350 ans après Guillaume le Conquérant, et on croit qu’il était le premier roi d’Angleterre après Guillaume qui employait anglais à sa cour.

C’est pourquoi (je suis convaincu) Shakespeare a mit certaines scènes dans Henri V. Il jouait souvent, dans ses autres pièces, avec des malentendus.  Ici, Catherine, princesse de la France, veut apprendre anglais.

Vous devez comprendre que les mots sont ceux de Shakepeare–pas une traduction.

Nous verrons Catherine encore–quand elle rencontre le roi Henri.

(Ajouté plus tard: voici leur rencontre.)