Le soleil luit

J’ai trouvé cette chanson en cherchant Le Déserteur. C’est souvent le cas pour moi: j’aime des anthologies, des compliations, parce qu’elles me mènent aux choses nouvelles.

Le soleil luit
Sur la ville  et sur les champs
Tout là-bas un paysan
Suit sa charrue en chantant

Deux messieurs bien
Parlant de chasse et de chien
Dans un bar américain
Boivent le whisky du matin

Un enfant bleu
Dans son berceau de bois blanc
Fermant ses yeux innocents
Meurt tout doux tout doucement

La Seine plie
Sous le ventre des chalands
Sur la berge deux enfants
S’enlacent en souriant

Cent mineurs crient
Sous le poids d’un continent
Là-haut passe un régiment
Il y aura dix survivants

Le soleil luit
Sur la ville et sur les champs
Le soleil luit…

The sun shines
on the city and on the fields
over there a farmer
sings as he follows his plow

Two fine gentlemen
talk about hunting and dogs
in an American bar
while they drink their morning whisky

A blue child
in its pine cradle
closes its innocent eyes
And die quietly, softly

The Seine bends
under the bellies of barges
on the banks two children
hug one another and laugh

A hundred miners cry out
under the weight of a continent
Above, a regiment passes
Only ten will survive

The sun shines
on the city and the fields
the sun shines…

Ma guitare et moi

Quand j’étais à l’université, j’ai eu un livre des chansons folkloriques (Folksongs and Footnotes, de Theodore Bikel).  Parmi ses pages j’ai trouvé cette chanson.

Parce que je l’ai enseigné à moi-même, j’ai toujours la chanté plus lentement qu’ici.  Mais j’étais heureux à trouver cette version par Stéphane Golmann.

Ma guitare et moi,
Nous ne nous quittons pas
Qui joue de l’autre ?
Personne ne le dira
Quand je l’ai rencontrée
Couverte de poussière
Elle se morfondait
Chez un antiquaire
Et je n’ai pas pu
Pas pu résister
A ses cordes cassées
Sa peinture écaillée
Et, partant tous les deux,
Le vieux n’a pas compris
Qu’elle était déjà
Ma guitare, mon amie
My guitar and me
We’re always together
Which one plays the other?
Who can say?
When I found her
Covered in dust
She was moping around
In an antique shop
And–I couldn’t,
Just couldn’t resist
The broken strings
The flaking finish
And when we left together
The old guy didn’t get it:
She was already
My guitar, my friend
On ne peut pas contenter
Tout le monde et son père
Etre au four, au moulin
Ou avoir quatre mains
On peut aimer les bêtes
La nature, les humains
Sans être poète
Encore moins musicien
Mais c’est bien agréable
De pouvoir l’exprimer
Sans en être capable
Grâce à elle car elle sait
You just can’t please
Everybody and his brother
You can’t be in two places at once
You’ve only got one pair of hands
You can love animals
Or nature or people
Without being a poet
Much less a musician
Still, it’s very nice
Having the chance to say it
Without really being capable
Thanks to her — because she knows.
Ma guitare et moi,
Nous ne nous quittons pas
Qui joue de l’autre ?
Personne ne le dira
Quand je l’ai rencontrée
Couverte de poussière
Elle se morfondait
Chez un antiquaire
Et je n’ai pas pu
Pas pu résister
A ses cordes cassées
Sa peinture écaillée
Et, partant tous les deux,
Le vieux n’a pas compris
Qu’elle était déjà
Aglaé, mon amie
My guitar and me
We’re always together
Which one plays the other?
Who can say?
When I found her
Covered in dust
She was moping around
In an antique shop
And–I couldn’t,
Just couldn’t resist
Her broken strings
Her flaking finish
And when we left together
The old guy didn’t get it:
She already was
Aglaia, my friend

C’était seulement en écrivant ceci que j’ai vu le nom Aglaé à la fin.  Peut-être c’était le nom que Golmann a donné à sa propre guitare.  En mythologie, Aglaé était la plus jeunes des Charites.